Comme les chenilles de Lépidoptères, les larves de Trichoptères sécrètent de la soie. Cette sécretion se fait, soit pendant toute la vie larvaire (grande majorité des Trichoptères), soit uniquement au moment de la nymphose (Rhyacophilidae) ou uniquement au dernier stade larvaire (Hydroptilidae). Chez toutes les larves il y a une paire de glandes séricigènes dont les circonvolutions occupent une grande partie de l’abdomen. Contrairement aux Lépidoptères, cette glande séricigène ne présente pas de séparation très nette entre zone de sécrétion et zone de stockage.
La soie élaborée est une structure protéique visqueuse comprenant une gaine de séricine entourant une zone axiale faite de fibroïne. La soie passe dans le canal d’évacuation de chacune des glandes. Les canaux d’évacuation restent parallèles jusque dans la filière, les deux brins de soies restent accolés l’un à l’autre. Ces deux brins constituent le fil. Ce fil, visqueux à la sortie de la filière, durcit rapidement, mais conserve une élasticité certaine.
Chez les Trichoptères, on distingue deux grands types de fils de soie (Tableau1). Les larves à étui produisent un fil de soie en forme de ruban tandis que les larves sans étui (excepté les Rhyacophilidae) produisent un fil de soie cylindrique.
Parmi les larves sans étui, les larves d’Hydropsychidaeconstituent un exemple original. La larve élabore un tube-retraite (comme la larve des Polycentropodidae) qu’elle surmonte d’une structure filtrante en forme de tamis. La figure montre les différentes étapes de cette construction. Ce tamis à mailles régulières permet à la larve de filtrer le seston (micro-débris, algues microscopiques, micro-organismes) entraîné par le courant. (photo ci-contre: filet en construction d'une larve d'Hydropsyche d'un cours d'eau des Ardennes)
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