Les poules d'eau
Bonjour à tous, voila plus de deux mois que je n'avais plus posté d'article sur mon blog. Ne possédant plus d'ordinateur pendant cette periode je me suis adonné à d'autres passe-temps. Je viens redonner un peu de vie à ce blog avec un nouvel article pour patienter avant l'ouverture.
Cet article est dédié à ceux qui, comme ma compagne et moi voudraient tenter de sauver une couvée de poule d'eau abandonnée. Je vous raconte ici comment nous y sommes parvenus. Ce qui pourrait aider quelques personnes, car il n'est pas si simple d'y parvenir. Peut être que cet article en fera grimacer certain, mais je suis persuadé qu'il aidera quelques âmes sensibles.
C'était en juin dernier, lors du taillage d'une haie que maman poule d'eau abandonna sa couvée. Nous avions dans le jardin, deux poules bantam désireuses de couver. Nous vint donc l'idée de glisser les oeufs abandonnés sous l'une d'elles.
Nous avons donc placé les oeufs au chaud sous la poule qui les accepta aussitôt. Il faut maintenant patienter et tenter de trouver un maximum d'infos sur le sujet. Bouquins, site internet, forum ect... Les quelques trouvailles ne sont pas très encourageantes. Le peu de personnes ayant tenté de sauver des oeufs ou des poussins de gallinules poules d'eau (Gallinula chloropus) ont échoué. Le défi s'annonce compliqué, d'après les comptes rendus du net il serait quasi impossible de les sauver.
Dés le lendemain matin, un premier poussin avait percé sa coquille et pointé le bout de son nez, puis un deuxième le jour suivant, et enfin le troisième deux jours plus tard.
Chaque petit ne réclamera pas à manger avant au moins 24 heures et restera au chaud sous l'aile de maman, jusqu'a ce qu'ils viennent réclamer la bèquée. Le problème est que leur nouvelle maman n'a pas appris à nourrir et éduquer une colonie de poule d'eau. Il va donc falloir s'en charger.
Nous nous intéressons donc au régime alimentaire de cet oiseau, afin de ne pas faire n'importe quoi et mettre toutes les chances de notre coté. La poule d'eau est omnivore, ce qui devrait nous faciliter la tâche. Elle se nourrit d'insectes et de leurs larves, de vers, de mollusques, mais aussi de graines et de végétaux.Nous commençons à les nourrir du bout du doigt avec de petits vers de terre, ainsi que d'un mélange d'eau et de maïs concassé afin de les hydrater. Nous irons ensuite récolter quelques gammares et larves d'invertébrés dans le ruisseau le plus proche. Si nous voulons les sauver, il faut se rapprocher au maximum de ce que leurs parents auraient trouvé à leurs donner dans leur milieu naturel. Ils se jetèrent sur ces petites bêtes comme de vrais morfales au point de ne plus vouloir manger autres choses. Mais ils réclament à manger à longueur de temps, et des quantité de plus en plus importantes. Il va donc bien falloir varier leur régime alimentaire... désormais leur repas commencera par ce qu'ils désirent le moins, un mélange de maïs et d'eau et quelques morceaux de plantes aquatiques pour apaiser leur faim. Ensuite arrivèrent les larves de trichoptères, d'éphémères, les gammares et autres petites bêtes qu'ils mangent sans fain. Voila qui devrait constituer un régime équilibré !
Voila maintenant plusieurs semaines qu'elles se sont habituées à ce régime et qu'elles semblent en pleine forme. Elles évoluent dans un petit enclos dans lequel se trouve une litiere pour les abriter eux et leur maman. Mais également le bac d'une cage à lapin remplis d'eau et de plantes aquatiques sur une hauteur de 15 cm leurs permettant d'aller faire trempette quand bon leur semble. Et elles ne manquent pas d'y aller pour la toilette ainsi que pour chasser les gammares qui s'y trouvent.
Tout semble très bien se passer jusqu'à ce que nous ne prenions plus le temps d'aller retourner les pierres pour chercher des larves et gammares, que nous avons remplacé provisoirement par des asticots. Ce qui constituait un régime (plantes graines asticot). Mauvaise idée... Quelques jours plus tard l'une d'elles semblait avoir du mal à tenir sur ses longues pattes, est-ce le changement de régime ? Je ne sais pas vraiment si les asticots sont moins riches en protéines que leurs cousins aquatiques, mais ces pertes d'équilibres sont arrivées après qu'elles aient été privées de leur apport habituel.Celle ci a très vite repris ses forces après une journée à manger des porte-bois et larves de d'éphémèra danica. J'en conclue naturellement que ces petites betes sont nécessaires à leur équilibre alimentaire, et que contrairement à nous, elles ne passent pas leur temps au bord de l'eau pour traquer la truite.
Ayant atteintes leur taille adulte après deux à trois mois et remplacé leurs duvés noirs par de belles et longues plumes, nous avons dû construire un enclos bien plus grand. Environ douze mètres carrés sur une hauteur de un mètre dans lequel nous avons placé une piscine gonflable de deux mètres de diamètre et cinquante centimètres de profondeur avec quelques plantes aquatiques. Nouveau terrain de jeux qu'elles ont adoptés très rapidement. Nous y avons également mis quelques gardons, ce qui a réveillé leur instint de chasseur.Après quelques semaines nous les retrouvons régulièrement en dehors de leurs enclos, elles commencent à voler de leurs propres ailes, l'enclos ne servait plus à grand chose et a été retiré. Elles disparaissent à tour de rôle dans la journée mais reviennent toujours pour manger et dormir.
J'usqu'à ce que l'une d'entres elles ne revienne pas passer la nuit, puis une deuxième une semaine plus tard. Seule la dernière née reviendra chaque soir. Jusqu'à disparaître à son tour. Elle réapparaîtra une bonne semaine plus tard alors que nous ne pensions plus la revoir, elle passera deux à trois semaines dans le jardin et finira un jour par repartir.
Au jour où je publie cet article aucune n'est revenu nous rendre visite, mais j'apercois régulièrement à moins d'un kilomètre de chez moi, une colonie de poules d'eau regroupées près d'un point d'eau tranquilles. Peut être comptent elles parmis elles certaines de nos rescapées du taillage de haies ? en tous cas, je l'espère...