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19 décembre 2013

Margaritifera margaritifera : la moule d'eau douce dépend des salmonidés ! espèce menacée !

Margaritifera margaritifera
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Margaritifera margaritifera

Statut de conservation UICN

( EN ) EN A1ce+2c : En danger

La moule perlière d'eau douce, ou mulette, est un mollusque lamellibranche des rivières claires d'Europe, de Russie, du Canada[1] et de la façade Est des États-Unis. C'est une espèce connue pour sa durée de vie exceptionnelle (plus d'un siècle), mais qui est au bord de l'extinction bien que protégée[2].

Cette espèce a jusqu'au milieu du XXe siècle été exploitée pour la production des perles de joaillerie, avant la découverte au XVIIIe siècle des huîtres perlières tropicales.

Synonymes

Cette espèce a aussi dans le passé été nommée :

Cycle de vie

Le cycle de vie de la moule perlière est associé à celui de la truite fario et à celui du saumon atlantique, car les larves du mollusque se développent à l'abri dans les branchies de ces poissons, et uniquement de ceux-ci.

Une fois la fécondation faite (les sexes sont séparés) la larve, nommée glochidium, est incubée par la femelle pendant quatre semaines. La taille de 0,05 mm atteinte, la larve est libérée dans le cours d'eau et va se fixer sur l'appareil branchial d'une truite fario ou d'un saumon atlantique. Cette phase parasitaire dure en général quelques semaines (jusqu'à 10 mois), temps au bout duquel le glochidium devient un véritable bivalve en miniature de 0,5 mm. Le mollusque se fixe alors dans le substrat des rivières pour y poursuivre sa croissance et atteindre sa maturité sexuelle vers 20 ans.

La longévité de cette espèce est remarquable, puisqu'elle varie entre 20 et 30 ans pour les individus vivant dans les eaux plus chaudes du sud de l'Europe, à plus de 150 ans pour ceux de Scandinavie.

Écologie

La mulette est un animal filtreur se nourrissant des particules véhiculées par les courants. Pour résister au froid, elle exige un substrat gravillonnaire, voire sableux, lui permettant de s'enfouir, parfois plusieurs années. Elle est donc très sensible à la sédimentation des rivières constituant son habitat : la baisse des débits, colmatant les fonds, entraîne systématiquement sa disparition, bien qu'on observe parfois des déplacements volontaires de sujets adultes (baisse des niveaux d'eau ou augmentation de la turbidité). Sa présence est donc un excellent bioindicateur de la qualité des cours d'eau (reproduction notamment lorsque le taux de nitrates est inférieur à 1 mg/l).

Ficheiro:Margaritifera margaritifera, Aquarium Finisterrae, Galiza.jpg

État des populations, menaces.

C'est une espèce menacée de disparition en Europe de l'ouest. En France, elle était encore signalée en 1998 dans les Pyrénées-Atlantiques et les Vosges ainsi que dans le centre de la France. En 2008, elle est encore connue dans la Vienne, la Dronne et la Charente, mais est encore très présente sur la rivière Dordogne. Elle est également signalée dans l'Èbre (Espagne). Un peuplement récemment confirmé dans l'Oise s'est éteint suite à une pollution chimique de la rivière. Le Grand Ouest héberge enfin quelques populations relictuelles notamment sur l'Airou, la Sarthon et la Rouvre pour la Basse-Normandie, l'Elez, le ruisseau de Bonne Chère, le ruisseau du Loc'h pour la Bretagne et les gorges du Haut-Allier en Auvergne (Haute-Loire)

Menaces

Cette espèce a été exploitée depuis la Préhistoire par l'Homme du fait de sa faculté de renfermer une perle de nacre exploitable en joaillerie (pour 1 individu sur 1 000 en moyenne). On raconte ainsi que Marie de Médicis portait un jour, pour le baptême de son fils, une robe composée de 32 000 perles de Margaritifera margaritifera. Mais c'est avant tout la pollution de l'eau et la dégradation de son milieu qui sont responsables, depuis à peine 50 ans, de son fort déclin. En effet, c'est une espèce à développement lent et à longue durée de vie. En tant que filtreur, elle accumule de nombreux toxiques (métaux lourds, pesticides...) qui peuvent la tuer ou nuire à ses capacités de développement et de reproduction. Il est possible que les perturbateurs endocriniens soient également un facteur de régression de l'espèce, comme il l'est démontré pour d'autres mollusques.

Le journal Le Figaro en 1892 décrit leur abondance dans certains cours d'eau en Bretagne, dans le Nord de la France, dans l'Est (Vologne particulièrement), dans la Dordogne, la Garonne, etc. mais note déjà leur raréfaction. Il évoque aussi déjà l'espoir de leur culture et note aussi ses usages, y compris alimentaires, dans des pays comme l'Angleterre, l'Allemagne ou la Chine[3]. Le journal Ouest-Éclair les évoque en 1921, donnant comme exemples de localisation Le Faouët, le Stang-Alar près de Quimper, etc., signe qu'elles étaient encore assez nombreuses à cette date[4].

La création de lacs de retenue (absence de courant), de microcentrales électriques (changement des débits), les pratiques agricoles (eutrophisation des cours d'eau, pollution par les pesticides, augmentation de l'érosion des sols et par suite de la turbidité), ainsi que l'introduction de truites arc-en-ciel (impropres au développement du glochidium) ont entraîné la quasi-disparition de cette espèce sur pratiquement toute son aire de répartition. D'où le statut particulier de cette espèce, qui relève de l'annexe III de la Convention de Berne et sa cotation UICN : menacée d'extinction.

Protection

La France a, suite au Grenelle de l'Environnement, prévu un plan de restauration national, à décliner régionalement. La Directive cadre sur l'eau devrait contribuer à la restauration de la bonne qualité écologique des cours d'eau et des bassins versants, mais un certain nombre de paramètres critiques dont la turbidité restent préoccupants, voire montrent une dégradation. Le réchauffement climatique en mettant en été à sec les parties amont de cours d'eau est également un facteur de risque supplémentaire.

Un programme de conservation de mulettes perlières est actuellement en cours dans le Massif Armoricain et concerne les 6 principales populations restantes de ce secteur (Bretagne et Basse-Normandie), avec le soutien de l'Union européenne (programme LIFE+). Coordonné par l'association Bretagne Vivante, il se déroule jusqu'en 2016[5]. Dans le cadre de ce programme, les populations de mulette de ces 6 cours d'eau sont étroitement suivies.

Des études en génétique des populations ont permis de démontrer que la population de la rivière Elez en Finistère montrait une différenciation exceptionnelle mais une très faible variabilité génétique pouvant être expliquée par l’isolement de cette population depuis plusieurs dizaines de millions d’années dans l’ouest de la Bretagne et depuis un million d’années dans la dépression géographique locale, le Yeun Elez[6].

Un Plan National d'Action pour la Mulette perlière (version préliminaire 2010-05-30) vient d'être mis en place[7].

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Commentaires
L
il y en a plein en vilaine morbilan et aussi des palourde d eau douce
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J
C''est un mollusque qui filtre l'eau, donc il emmagasine les métaux lourd et autres cochonneries, alors il n'est pas conseillé de le manger. puis c'est une espèce protégée et menacée...
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G
salut est-il possible de manger la mulette?
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M
Super article , très intéressant !!!
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